
Ecrans, drones et massages: le futur de l'automobile s'expose à Shanghai

On ne parle plus de moteurs mais seulement de technologie et de confort au salon de l'automobile de Shanghai.
Des centaines de constructeurs et équipementiers y exposent depuis mercredi des voitures bardées d'écrans et d'options en tout genre, mais aussi des taxis volants.
. Écrans partout
Des écrans de 15 à 65 pouces, devant chaque passager, dans les portières, le pare-soleil ou sur le capot: livrés à une concurrence effrénée, les constructeurs chinois tentent de séduire des consommateurs très connectés.
Les géants de l'électronique Huawei et Xiaomi font fureur sur le salon en touchant des jeunes clients qui possèdent déjà des portables de leur marque, et peuvent y connecter facilement leur voiture.
Les constructeurs européens ne sont pas en reste: la nouvelle marque chinoise de Volkswagen, AUDI (en majuscules) propose un écran occupant tout le tableau de bord sur son premier modèle, conçu pour contre-attaquer sur le marché.
A l'arrêt, ces écrans servent à regarder des vidéos ou chanter, comme dans un karaoké.
Sur la route, les systèmes d'aide à la conduite avancés promettent déjà de vous conduire d'un point A à un point B, en ne touchant le volant qu'en cas d'urgence.
"Avec l'évolution de l'intelligence artificielle (...) les tableaux de bord intelligents vont devenir un critère essentiel", note le cabinet McKinsey dans son rapport 2025 sur les goûts des consommateurs chinois. "Les voitures ne seront plus vues seulement comme un moyen de transport, mais aussi un espace de vie secondaire".
. Sièges massants
Le confort intérieur est un autre critère de choix essentiel pour les Chinois, plus encore que sur d'autres marchés.
Au salon de Shanghai, les visiteurs faisaient la queue pour s'asseoir dans de luxueux monospaces aux grilles de radiateurs chromées, avec des sièges arrières inclinables.
Mercedes a choisi le salon pour présenter un prototype de sa future génération de monospaces électriques de luxe, le "Vision V". Cette version veut séduire les PDG du futur avec ses sièges tubulaires en aluminium, ses décorations en bois et en soie, et son écran de cinéma qui sort du plancher.
Les frigos, télévisions ou sièges inclinables sont très prisés des Chinois, ainsi que les options qui améliorent le confort de conduite comme les suspensions pilotées et les roues arrières tournantes, note McKinsey. Et "à mesure que le tarif des véhicules augmente, les consommateurs demandent toujours plus ces options, et sont aussi prêts à payer plus", souligne McKinsey.
Sur le salon vendredi, le constructeur Nio faisait rebondir ses passagers pour démontrer l'efficacité de ses suspensions.
Certains revoient aussi des classiques: l'équipementier français Forvia propose un siège qui masse, pince, pique son occupant, "en s'inspirant des massages traditionnels chinois et thaïlandais", explique sur son stand l'ingénieur Zong Li.
Développé par les équipes de Forvia en Chine, "il est trois à quatre fois plus puissant qu'un siège ordinaire", selon l'ingénieur, et doit équiper un véhicule chinois dès cette année.
. Drones
Plusieurs géants à hélices trônent au milieu des voitures sur le salon de Shanghai: ces taxis électriques volants à décollage et à atterrissage vertical (eVTOL), encore à l'état de prototypes, promettent de transporter plusieurs personnes sur des dizaines de kilomètres.
Le leader mondial des batteries CATL expose son imposant concept d'eVTOL après avoir annoncé un investissement de "centaines de millions de dollars" dans la startup chinoise AutoFlight. Il s'agit surtout de démontrer la fiabilité et la densité de ses batteries, qui équipent des dizaines de modèles de voitures électriques.
Même le constructeur historique Hongqi, qui fournit les limousines du président Xi, a présenté son concept de "voiture volante" pour deux passagers avec une autonomie annoncée de 200 kilomètres, qui doit encore être confirmé lors de tests annoncés pour la fin 2025.
La Chine veut montrer son avance dans la jungle des eVTOL, où elle est en compétition directe avec les acteurs américains, tandis que les Européens sont à la peine.
L'équipementier automobile chinois Wanfeng a annoncé mi-mars qu'il allait reprendre le constructeur allemand d'eVTOL Volocopter, en faillite, et dont les aéronefs promis pour les Jeux olympiques 2024 sont toujours en attente de certification.
X.Gaboury--SMC